dimanche 18 septembre 2011

L'Express juge l'intervention de DSK

L'Express juge l'intervention de DSK
Le 18 septembre 2011, l'ex-directeur général du FMI s'exprime sur TF1.

Les journalistes de L'Express ont suivi la prestation de Dominique Strauss-Kahn sur le plateau de TF1, ce dimanche soir. Ils livrent leurs impressions. 
Elise Karlin (service France de L'Express) 
La note: 8/20. Quel beau numéro d'acteur ! Jouée, rejouée, surjouée, toute la première partie de l'interview de Dominique Strauss-Kahn donne le sentiment d'avoir apprise par coeur, jusqu'aux (longs) silences et aux yeux douloureusement baissés. Des phrases toute prêtes, des expressions choisies - l'absence totale de spontanéité met le spectateur mal à l'aise, même s'il était sans doute irréaliste d'avoir attendu autre chose de cet entretien. Jusqu'au moment il où il affirme "Cette légèreté, je l'ai perdue pour toujours", qui sonne comme une mélodramatique tirade de fin, loin du regret sincèrement éprouvé d'avoir "raté un rendez-vous avec les Français". 
Du coup, la deuxième partie de l'interview a une dimension sur-réaliste: le même, qui vient nous faire part de sa grande douleur une minute avant, se trouve soudain lancé dans une explication claire et précise de la crise financière mondiale ! Le tout avec un naturel et un vrai intérêt pour son sujet, qui contraste avec le DSK du début de l'émission.
  
Bilan: on termine la séquence sans avoir rien appris qu'on ne sache déjà, ni surtout compris ce qui a motivé la "faute morale", selon son expression, du 14 mai. Dommage. 
Le top: Martine Aubry prise en flagrant délit de mensonge !!! DSK allait être candidat à l'élection présidentielle, il l'a dit. Il n'a donc jamais expliqué à Martine Aubry, contrairement ce qu'elle a affirmé en juillet, que la crise grecque l'empêchait de se présenter.  
Le flop: Le côté Acteur Studio, "j'ai-bien-appris-mon texte-j'ai-même-répété-les-intonations". 
 
 
Matthieu Deprieck (LEXPRESS.fr) 
La note: 14/20. Tous les sujets ont été passés en revue: affaire Diallo, Banon, primaire PS, crise économique,.. Dommage que Claire Chazal ne l'ait pas cuisiné un peu plus sur le contexte politique actuel, d'autant que DSK a lâché une vraie bombe, en confirmant qu'un pacte le liait à Martine Aubry et qu'il voulait être candidat.  
Le top: Le sens de la formule de Dominique Strauss-Kahn. Il a réussi à ne rien dire de ce qui s'était passé dans la suite du Sofitel, qu'il ne s'engagerait pas dans la primaire et qu'il se mettait en retrait de la politique, tout en laissant entendre le contraire. Chapeau! 
Le flop: Les séquences "émotion". De vrais moments d'Actor's studio, avec longs silences et mine grave. Tous ces passages très personnels et émotionnels n'avaient qu'une utilité: laver l'honneur de DSK. 
Eric Mandonnet (service France de l'Express) 
La note: 17/20. Ce fut un moment de télévision par définition unique, où l'on se sentait presque gêné d'assister à cette séance d'explication -comme on fut gêné, depuis le premier jour, de se retrouver prisonnier de cette histoire. Tout aussi décalé, presque comique, fut le passage entre la première partie, consacrée aux fameux événements, et la seconde, sur la crise financière. "Je ne crois pas que l'euro soit en difficulté"... 
Le top: L'image furtive -elle a duré une seconde -où DSK est apparu sur l'écran comme un petit garçon pris en faute. Terrible. 
Le flop: Là où la mission était impossible, c'était de convaincre de la sincérité, au-delà des artifices de la communication. Chaque phrase donnait l'impression d'être récitée, mais il est vrai que l'exercice d'un 20h est d'abord une question de communication. 
Thierry Dupont (LEXPRESS.fr) 
La note: 14/20. Un moment très attendu, avec un peu de repentance bien préparée, des coups de griffes, un cours de finance internationale et quelques messages politiques ("Martine Aubry est une amie, elle a été très présente (...) mais je ne m'immiscerai pas dans cette primaire..." Au final, pas grand chose de neuf. 
Le top: Des regrets - pas des excuses- qui sonnent assez juste au début. L'homme a du talent... "J'ai manqué mon rendez-vous avec les Français", a-t-il dit à cause d'une "faute morale". 
Le flop: "Un piège, c'est possible. Un complot, nous verrons." Cette simple phrase vient contredire l'entreprise de mea culpa ("Cette légéreté, je l'ai perdue pour toujours"). Il rejette la cause de son erreur sur d'autres. Et ouvre la porte de la théorie du complot... 
Thomas Bronnec (LEXPRESS.fr) 
La note: 14/20. Une interview sous haute tension. Aucune question n'a été éludée, même si Claire Chazal confirme qu'elle n'est pas l'intervieweuse la plus pugnace du PAF... Les réponses, elle, appartiennent à DSK. 
Le top: La stratégie de communication. Pas d'excuses explicites aux Français, comme il l'avait fait pour les salariés du FMI ; une contrition minimum avec cette "faute morale" dont il n'est "pas fier"... Aux Etats-Unis, cela aurait sans doute été un flop. En France, cette stratégie du "j'assume ce que je suis", incarnée par son "j'ai du respect pour les femmes", pourrait davantage convaincre l'opinion.  
Le flop: "La maison, c'était ça ou retourner à Rykers Island". J'ai du mal à croire que les seules maisons disponibles à New York coûtent 50.000 dollars par mois. Mais je connais sans doute trop mal New York. 
Et vous, comment avez-vous trouvé DSK lors de son interview sur TF1? Laissez vos impressions dans les commentaires. 

2 commentaires:

  1. Anne Sinclair s’est occupé elle-même de la stratégie de communication pour réhabiliter DSK. Pour les entrevues, elle a «préféré une liste de celles et ceux qui ne les ont jamais lâchés durant ces semaines de cauchemar ». En d’autres termes, DSK veut seulement parler aux “Zamis” qu’ils ne lui poseront jamais les vraies questions. Je le regarde parler, ce gars là pue le mensonge et la mauvaise foi. Et il pense que les Français sont assez naïfs pour croire à toute cette farce. Aucune stratégie de communication ne peut réhabiliter un malade. L’image de DSK est déjà ternie à jamais auprès d’une majorité de Français et du monde entier et c’est irréversible. Et sa réputation surfaite d’économiste de premier rang a également pris l’eau. C’est impossible qu’un homme aussi taré en matière de jugement puisse être la personne pouvant aider l’économie mondiale à sortir de la crise.
    Les dessous de cette parodie des communicants : http://www.lexpress.fr/actualite/media-people/media/commentaire.asp?id=1030410

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  2. DSK n'est qu'un imbécile qui a fait preuve de manque de jugements à de multiples occasions comme un enfant de primaire, un harceleur de femmes narcissique qui se prend pour un séducteur, un vieux malade, dépendant du sexe qui n’est pas assez clairvoyant pour reconnaître sa pathologie. Pire, il se transforme en victime et faire croire un complot. Pauvre DSK ! Au lieu de se faire oublier, traiter sa dépendance, il se permet d’organiser une mascarade médiatique pour redorer son image crasse. Ce gars a toujours menti, et continue de mentir comme il respire avec l’aide de sa clique. La France l’a vraiment échappé belle grâce à cette femme de chambre. Je n’imagine pas ce gars là à la tête d’une grande nation comme la France. Quand tu aspires au plus haut poste de l’État, tu dois être irréprochable et respectable, tu ne peux pas faire n’importe quoi même dans ta vie privée. N’en déplaise aux accros de cet économiste surévalué, sa vie privée n’est pas celle de n’importe quel citoyen lamba. Un gars qui trompe sans vergogne sa propre femme, qu’est-ce qui l’empêchera de « baiser » tous les Français à la première occasion. Pour revenir à l’entrevue bidon avec Claire Chazal, c’est évident que DSK ne pouvait pas dire grande chose car il est toujours sous le coup d'une plainte au civil déposée par Nafissatou Diallo aux États-Unis. « Tout ce qu'il dira pourrait être utilisé contre lui, même si ses déclarations ne sont pas faites sous serment", explique Stephen Dreyfuss, avocat au barreau de New York. D’ailleurs ces avocats américains, Benjamin Brafman et William Taylor lui ont vivement déconseillé de s'exprimer publiquement sur ce sujet rapporte France Soir.
    S. Binazo

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