Les talibans sont vraiment dans nos assiettes?
Commençons par souligner que le halal commercial respecte la loi et les règles sanitaires du MAPAQ. Olymel ne met aucunement en danger la santé des consommateurs en produisant de la viande « halal ». Les seuls qui se font fourrer dans cette affaire sont des musulmans rigoristes qui recherchent absolument du halal. Ils se font servir du faux halal par des entreprises qui sont prêtes à tout pour gonfler leurs profits. La victime n’est pas nécessairement celle que l’on croit.
Au delà de la propagande islamophobe, la notion traditionnelle de « Halal » se base sur des notions de foi, de santé, de propreté, de bien-être animal (le musulman évite de consommer du sang parce que c’est une substance réputé vecteur de maladies et un milieu favorable à la prolifération de bactéries. Extrait d’un document du Service d’exportation agroalimentaire du Canada : « Selon les exigences de l'islam, les animaux doivent être abattus convenablement pour que la viande soit jugée halal. La méthode d'abattage utilisée doit préserver la qualité de la viande et éviter toute contamination microbienne. Par exemple, un animal mort autrement que par l'abattage est généralement jugé malade. La plupart des maladies sont liées au sang des animaux; l'abattage est par conséquent obligatoire pour que l'on puisse s'assurer que l'animal est entièrement vidé de son sang, réduisant ainsi au minimum le risque d'infection microbienne. Cette exigence est conforme à la notion de propreté toujours mise en avant par l'islam ».
Même le musulman qui tue un animal dans des conditions non hygiéniques et affreuses est condamnable. J’ai déjà vu, dans un pays africain, un « sacrificateur de moutons » se fait chahuté par toute une famille parce que l’animal agonisait un peu après un travail mal fait.
Olymel vend du Halal non étiqueté à tout le monde?
Même si le halal d’Olymel n’a rien de différent de la viande ordinaire que le fait d’avoir été saupoudré de quelques litanies d’un Imam de services, je suis pour le principe que chaque consommateur doit savoir les tenants et aboutissants de la bouffe qu’on lui vend. Olymel est coupable d’avoir manqué de transparence.
Mais pourquoi accuser les musulmans dans cette situation? Après tout, ils n’ont pas demandé, ni obligé Olymel à servir la viande Halal à toute la planète.
Une problématique commerciale transformée en crise identitaire
Il faut s’enfler la rate des valeurs de respect de l’animal avec modération
J’ai un problème avec toute forme de maltraitance des animaux qui ont certainement droits à plus d’égards et de respect. Mais je trouve le niveau de pleurnicherie des gens qui bouffent de la viande animale un peu exagéré et hypocrite quand on parle des manières de tuer l’animal. Il y a quelque chose de profondément contradictoire dans cette envolée de sentiment pour les animaux.
Pour tous les hypocrites qui ont l’air de se préoccuper du bien-être animal plus que de l’humain, arrêtez donc de manger de la viande. Car de toute façon, l’animal est tué, avec un couteau ou une installation mécanique, que tu l’ai caressé avant ou pas, qu’il souffre quelques minutes de plus ou de moins. Les seules personnes qui sont cohérentes avec leurs valeurs de respect et de compassion envers les animaux sont les végétariens.
Et que dire de certaines de nos pratiques occidentales ?
Le boudin, qui est du sang de porc coagulé, est fait en laissant l’animal mourir, lui aussi au bout de son sang. Le foie gras est fait en gavant l’oie avec un bâton pour lui faire éclater le foie. C’est plus cool parce qu’occidental? Les producteurs français de foie gras exigent de maltraiter les oies pour obtenir le meilleur produit. Ils exigent de les gaver avec un entonnoir pour que leur foie s'engraisse avant de les sacrifier et d'en obtenir le délicieux foie. Pire, Ils n'apprécient pas qu'une entreprise de Fuente de Cantos (Bajadoz), La Patería de Sousa, ait obtenu un foie gras sans gaver les animaux artificiellement et exigent qu’on lui retire l’appellation « foie gras ».
Le traitement réservé aux animaux dans l’élevage industriel québécois n’est pas digne des fameuses valeurs québécoises tant magnifiées ces derniers jours pour vilipender l’approche halal. Comme le démontre cet article.
On peut parler longuement des pratiques condamnables et des travers de l’agriculture et de l’élevage industrialisée à l’occidental.
C’est beau de jouer les Sainte Nitouche mais si on commençait par balayer notre cour ?
Avouez donc que ce qui vous emmerde et vous préoccupe n’est pas nécessairement la santé des animaux mais bien le fait que le halal soit une approche rattachée à l’Islam. Au fond, ce qui énerve, c’est de voir ces musulmans qui s’accrochent à leur foi et croyances alors que les Québécois s’efforcent, dans un élan volontaire mais parsemé de doute, de camoufler, voir renier leurs racines chrétiennes.
Personne ne s'insurge contre les problématiques plus endémique reliées à l’élevage, l’abatage et la transformation de la viande en général.
RépondreSupprimerPar exemple, les antibiotiques, utilisés non seulement pour la guérison, mais aussi pour la prévention et pour accélérer la croissance des bêtes, sont d’usage fréquent. Les impacts sur la santé publique sont réels.
Réglons d'abord la question des «valeurs québécoises». Le Québec est, de loin, le champion de l'abandon des chiens et des chats au Canada, dont des dizaines de milliers doivent être euthanasiés chaque année. Les Québécois de souche n'ont donc pas de leçon à donner à leurs compatriotes de religion musulmane ou juive qui sont tout aussi sensibles à la souffrance animale que les catholiques et les athées.
RépondreSupprimerAu Canada, la loi exige que les animaux destinés à l'alimentation humaine soit insensibilisés avant d'être saignés. Toutefois, ici comme dans la plupart des pays, une exception est prévue pour l'abattage conformément aux lois judaïques et islamiques. Dans ces cas, le règlement impose que l'animal soit abattu «par le sectionnement rapide, complet et simultané des jugulaires et des carotides, de façon qu'il perde conscience immédiatement». Dans certains abattoirs certifiés halal, on insensibilise néanmoins les bêtes avant la saignée.
Quelle que soit la méthode, des inspecteurs du ministère de l'Agriculture du Québec ou de l'Agence canadienne d'inspection des aliments sont sur place et s'assurent que les normes sont respectées, notamment que les bêtes sont tuées «sans cruauté».