Le débat : L'utilisation de la peur en publicité sociale est-elle efficace ?
Par mes observations empiriques, je penche plutôt vers le NON. Les études ne sont pas unanimes sur l'efficacité de l'approche non plus. Mais pourquoi dépense t-on autant d'argent des contribuables à chaque année pour ce genre d'intervention qui a prouvé ses limites?
L'article
Le taux de tabagisme stagne à 23 % au Québec et les tentatives d'arrêt tabagique chez les fumeurs ont diminué de 13 points de pourcentage depuis 10 ans. C'est pour réduire l'ampleur du problème du tabagisme que débute aujourd'hui la Semaine québécoise pour un avenir sans tabac qui met de l'avant une campagne publicitaire nouveau genre, présentée sous forme de bande-annonce d'un faux film catastrophe. Une salle d'urgence bondée, 28 victimes par jour au Québec, 100 000 jeunes touchés par le fléau et 10 000 morts par année au Québec sont autant d'éléments utilisés dans la publicité de cette campagne pour décrire ce problème de santé publique majeur.
Ces chiffres diffusés dans la publicité reflètent la triste réalité. « On a tendance à oublier que le tabagisme cause des maladies cardiaques et des AVC. À l'Institut de cardiologie de Montréal, je traite des patients de tous âges. Ma plus jeune patiente ayant fait un infarctus avait 24 ans et fumait deux paquets par jour » témoigne le docteur Martin Juneau, présent lors du lancement de la Semaine québécoise pour un avenir sans tabac. « C'est cette tragédie qu'a voulu mettre en lumière notre campagne publicitaire de cette année. Le tabac, c'est une bombe à retardement. Face à la diminution des tentatives de cessation tabagique, il faut le rappeler que les statistiques sont éloquentes : un fumeur sur deux mourra des suites de sa consommation de tabac » plaide Mario Bujold, directeur général du Conseil québécois sur le tabac et la santé.
Le Québec compte toujours 1,5 million de fumeurs, presque le quart de sa population. « Le problème du tabagisme est loin d'être réglé » a rappelé en conférence de presse le docteur Alain Poirier, directeur national de la santé publique. « C'est vrai que nous avons fait des progrès au cours des dernières années. Le taux de tabagisme est passé de 40 % au début de ma pratique à 23 % aujourd'hui. Mais l'Organisation mondiale de la santé s'est fixé l'objectif de 5 %, auquel nous souscrivons. Parce que le chemin à parcourir est au moins aussi long que tout ce qu'on a déjà fait, le gouvernement va continuer de lutter contre le tabagisme. Nous appelons aussi chaque citoyen à faire sa part. »
Des publicités à couper le souffle…
Afin de mettre en évidence l'ampleur du problème du tabagisme, la Semaine québécoise pour un avenir sans tabac a mis en ondes une première publicité qui a intrigué tout le Québec la semaine dernière. Présentée sous la forme d'une bande-annonce de film, on y voit, dans une salle d'urgence, les morts qui se succèdent. S'agit-il d'une maladie grave, d'une pandémie ? Le second message, en ondes depuis vendredi, dévoile la cause de ces 10 000 décès annuels : le tabac. En cette Semaine québécoise pour un avenir sans tabac, qui se déroule du 15 au 21 janvier 2012, les publicités invitent chacun à poser un geste pour faire diminuer l'usage du tabac au Québec. Elles sont disponibles sur le site mondesansfumee.ca, qui contient également une foule de renseignements sur le tabagisme et les ressources pour cesser de fumer.
Mireille Deyglun, porte-parole de la Semaine québécoise pour un avenir sans tabac, fait partie des comédiens qui jouent dans les messages publicitaires de la Semaine. « Après 11 années d'implication, c'est toujours aussi important pour moi d'appuyer cette cause. » affirme Mme Deyglun. « Je sais ce que c'est que de perdre un proche des suites du tabac. J'ai perdu mon père à cause de la cigarette et sa dépendance était si forte que je lui allumais ses cigarettes sur son lit d'hôpital… Heureusement aujourd'hui il est interdit de fumer dans un hôpital. Mais après tant d'années, le problème du tabagisme n'est toujours pas réglé. Le bassin de fumeurs se renouvelle et les jeunes continuent de s'initier : ils sont 100 000 fumeurs au secondaire. Vraiment, ça me désole... »
La Semaine québécoise pour un avenir sans tabac, pilotée par le Conseil québécois sur le tabac et la santé, est réalisée grâce au soutien financier du ministère de la Santé et des Services sociaux et avec l'appui inestimable de centaines d'organismes, d'entreprises et de médias partenaires. Les publicités sont une création de l'Agence pub point com et du réalisateur Jack Hackel.
Ministère de la Santé et des Services sociaux, Pour guider l'action : portrait de santé du Québec et de ses régions, 2011.
Institut national de santé publique, Surveillance de la cessation tabagique, 2011.
Renseignements :
Source : Conseil québécois sur le tabac et la santé
Pour des entrevues avec la porte-parole Mireille Deyglun ou le directeur général du CQTS, Mario Bujold, merci de contacter :
Sylvie Lavoie, chef de service communications et développement au CQTS
Téléphone : 514 948-5317, poste 231 Cellulaire : 514 999-3401
slavoie@cqts.qc.ca
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