Le vieillissement de la population, qui fait craindre pour l'économie canadienne au cours des prochaines années, pourrait avoir comme solution une immigration à laquelle on offre de meilleures chances. C'est du moins la conclusion d'une étude rendue publique mardi par la Banque TD.
L'étude affirme que simplement en assouplissant les règles du marché du travail pour reconnaître la formation ou les habiletés des immigrants au même titre que les autres Canadiens, on pourrait ajouter 370 000 travailleurs à la population active, et ainsi faire augmenter le PIB de 2 %, ou 30 milliards de dollars.
Cette nouvelle philosophie pourrait réduire la dépendance de ces nouveaux Canadiens envers les programmes sociaux, augmenterait les revenus gouvernementaux, ainsi que les dépenses de consommation et l'intérêt pour le marché de l'immobilier.
La Banque TD plaide ainsi pour une vision économique à long terme. Elle souligne qu'il y aura bientôt une féroce compétition au niveau international pour attirer les travailleurs talentueux, et que le Canada aurait un atout de taille s'il était reconnu comme un endroit où les immigrants ont du succès et peuvent augmenter leur niveau de vie.
Elle déplore que malgré le fait que des milliers d'immigrants très éduqués sont reçus au Canada chaque année, ceux-ci doivent accepter des emplois très au-dessous de leur potentiel en raison des barrières qui sont dressées devant eux.
La Banque avance toutefois que le Canada n'a pas besoin de changer radicalement ses politiques en matière d'immigration, mais seulement de les adapter. Elle considère que le processus de sélection des immigrants doit être repensé, entre autres pour que ceux-ci puissent arriver si possible avec un bagage linguistique approprié. Elle suggère également d'offrir une plus grande gamme de services avant le départ des immigrants vers le Canada, ainsi qu'à leur arrivée, pour que ceux-ci soient plus en mesure de savoir ce qui les attend et de s'y préparer.
L'étude ne donne aucune crédibilité aux adages qui veulent que les immigrants drainent les ressources publiques des pays qui les accueillent. Elle rapporte plutôt une autre étude, de 25 ans, portant sur 14 pays de l'OCDE, qui prouve le contraire. Les auteurs de cette étude concluent que l'immigration fait diminuer le taux de chômage et ne notent aucune baisse à court terme ou à long terme de la productivité des pays concernés.
La Banque TD n'est pas la seule à envisager l'immigration comme une solution de croissance. Lors de son discours au Forum économique mondial de Davos, fin janvier, le premier ministre du Canada, Stephen Harper, a mentionné les défis démographiques auxquels le Canada devra faire face et a indiqué que le gouvernement désire améliorer les politiques canadiennes d'immigration dans le but de résoudre le problème.
Le Canada a un des taux d'immigration les plus importants des pays de l'OCDE, derrière la France et les États-Unis en termes de nombre. En 2010, le Canada a reçu plus de 660 000 immigrants, dont 280 000 résidents permanents.
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